Les failles des nouvelles smart cities

Le concept de la smart city (ou ville intelligente) a tout pour plaire. Equipements urbains pilotés à distance, comptes d’utilisateurs connectés… Des innovations favorables aux habitants, à condition d’une sécurité sans faille du système. Hélas, le constat établi lors de la conférence Le Hack 2019, qui s’est tenue le 6 juillet dernier à Paris, est loin d’être satisfaisant !

Des attaques faciles à mener

Les ingénieurs Maxly Madlon et Lucien Amrouche, de la société C2S Bouygues ont testé diverses attaques sur plusieurs systèmes informatiques de villes européennes. Si lors d’une attaque externe (directement sur Internet), les données semblent relativement sécurisées, il n’en va pas de même lors d’une attaque interne (dite « du stagiaire »). Les piratages peuvent alors être nombreux. Cet état de fait est dû à des systèmes obsolètes et très vulnérables (absence de chiffrement et de cloisonnement, mauvaise configuration des réseaux, faiblesse des mots de passe…).

Les faiblesses des équipements physiques

Mais le pire scénario reste encore une attaque physique, directement centrée sur les équipements publics. Là, les ingénieurs vêtus d’un gilet fluorescent comme les agents municipaux, ont pu accéder très facilement aux armoires techniques souvent interconnectées entre elles. En effet, pour faciliter le travail de la municipalité, très peu de sécurités sont installées et la prise en main et à distance est grandement facilitée. Les données ne sont également pas fiabilisées. Ainsi la collecte de données transactionnelles sur des bornes de recharge pour voitures électriques a été possible pour un autre chercheur, Sébastien Dudek, de la société Synacktiv.

En résumé, si rien n’est fait pour renforcer la sécurité des systèmes informatiques publics, les cyber-attaques ne seront peut-être plus qu’un simple scénario catastrophe pour le cinéma, mais bien une réalité inquiétante pour tous les citoyens…